par Antoine CLAMAGIRAND, Délégué régional, candidat investi aux prochaines élections législatives du Morbihan (2026 ou 2027)

Depuis plus d’un demi-siècle, la France assiste à la disparition lente et tragique de son monde agricole. En trois générations, la France a perdu plus de 90 % de ses agriculteurs.
Là où la terre nourrissait jadis un quart de la population, moins de 2 % des Français vivent aujourd’hui de l’agriculture. Les fermes familiales, piliers du paysage rural, s’effacent au profit d’exploitations industrialisées, dépendantes des subventions et des marchés mondiaux. Le revenu des agriculteurs s’effondre, la précarité s’installe, et chaque année, des centaines d’entre eux choisissent de mettre fin à leurs jours — symptôme dramatique d’un système à bout de souffle.
Ce que certains appellent désormais le « génocide agricole » ne se résume pas à une crise économique : c’est une crise civilisationnelle. Avec la disparition des fermes, c’est tout un pan de la culture française, du lien à la terre et de la souveraineté alimentaire qui s’éteint. Pendant ce temps, les politiques publiques européennes, notamment la PAC, peinent à enrayer l’hémorragie. Les aides sont complexes, inéquitables et souvent inadaptées aux réalités du terrain.
Face à cette situation, Reconquête ! place la question agricole au cœur de sa vision politique. Pour nous, la ruralité et la souveraineté alimentaire sont indissociables de l’identité nationale. Le programme porté par Éric Zemmour et Sarah Knafo prône une véritable reconquête agricole fondée sur trois axes : protéger, soutenir et produire.
D’abord, protéger les agriculteurs français contre la concurrence déloyale, en interdisant l’importation de produits qui ne respectent pas nos normes sanitaires, sociales et environnementales. Ensuite, soutenir les installations, notamment des jeunes, en doublant la Dotation Jeunes Agriculteurs et en simplifiant l’accès au foncier. Enfin, produire en relocalisant l’agriculture, en valorisant les circuits courts, la restauration collective et l’innovation technologique.
Pour nous, cette politique n’est pas seulement économique : elle est existentielle. « Une nation qui ne se nourrit plus elle-même cesse d’être une nation », répète Éric Zemmour. Le parti défend une vision de l’agriculture comme levier de fierté, de vitalité et de puissance nationale.
la France a perdu plus de 90 % de ses agriculteurs.
En 1950, la France comptait environ 6 à 7 millions d’agriculteurs (soit près de 25 % de la population active). Aujourd’hui, en 2025, ils ne sont plus qu’environ 350 000 à 400 000 exploitants agricoles recensés, soit moins de 1,5 % de la population active.
Cela signifie qu’en trois générations, la France a perdu plus de 90 % de ses agriculteurs. Chaque année, des milliers d’exploitations ferment, des terres se vident, et des femmes et des hommes quittent une profession autrefois symbole d’abondance et de fierté nationale. Ce déclin, silencieux mais profond, s’apparente pour beaucoup à un véritable « génocide agricole », tant il détruit un pan entier de notre identité collective.
Dans les années 1950, plus d’un quart des Français vivaient de la terre. Aujourd’hui, ils ne sont plus que moins de 2 %, souvent vieillissants et isolés. Les exploitations familiales, piliers du modèle rural, ont été balayées par la course à la productivité, la concentration foncière et la pression d’un marché mondial impitoyable. Là où régnaient diversité et savoir-faire, ne subsistent souvent que des fermes industrialisées, dépendantes de subventions et des fluctuations des marchés.
Les revenus agricoles s’effondrent, rongés par l’augmentation des coûts, la concurrence internationale et la lourdeur des normes. Beaucoup d’agriculteurs peinent à vivre dignement de leur travail, certains allant jusqu’au suicide, symbole tragique d’un système qui les abandonne.
Les agriculteurs, autrefois nourriciers respectés, se sentent aujourd’hui incompris, pris entre exigences environnementales et impératifs économiques.
Pendant ce temps, les politiques publiques, notamment la PAC, peinent à enrayer l’hémorragie, voir l’aggrave. Les aides se veulent plus vertes, mais la complexité administrative et l’injustice de leur répartition laissent de nombreux exploitants au bord du gouffre.
Ainsi, c’est tout un monde rural qui s’éteint, emportant avec lui une culture, des paysages, un lien millénaire entre l’homme et la terre. La France, jadis « grenier de l’Europe », voit s’éroder son autonomie alimentaire et son âme paysanne.
Le génocide de l’agriculture française n’est pas seulement une crise économique : c’est une crise civilisationnelle. Et si rien ne change, demain, ce ne sont plus seulement les fermes qui disparaîtront, mais une part de la France elle-même.
La reconquête de la terre passe aussi par une bataille culturelle et politique : rendre à l’agriculteur la place qu’il mérite dans la société. Redonner aux campagnes les moyens de vivre, c’est, selon Reconquête, redonner à la France son âme et son autonomie.
Si la France veut éviter que son monde rural ne soit plus qu’un souvenir, il lui faudra, tôt ou tard, choisir entre la dépendance et la souveraineté. Reconquête ! a choisi son camp : celui de la terre, de la transmission et de la nation.
L’agriculture se transforme dans le Morbihan
Dans le département du Morbihan (Bretagne), l’agriculture subit depuis une décennie une décrue significative. Entre 2010 et 2020, le nombre d’exploitations est passé de 7 556 à 5 763, soit une baisse d’environ 24 %. Sur la même période, le nombre de chefs d’exploitation a chuté de 10 018 à 7 824 (-22 %).
Cette diminution s’accompagne de changements structurels : la surface agricole utile (SAU) est restée presque stable (368 154 ha en 2010 à 367 875 ha en 2020) mais la taille moyenne des exploitations a augmenté fortement, passant de 48,7 hectares à 63,8 hectares (+31 %). Le volume de main-d’œuvre également a reculé, avec une baisse d’environ 13 % du nombre d’équivalents temps plein (ETP) entre 2010 et 2020.
Ces chiffres traduisent une double dynamique : d’un côté, la sortie progressive de petits agriculteurs qui n’ont pas été remplacés, de l’autre, le regroupement vers des exploitations plus grandes et mécanisées. Ce recul du nombre d’agriculteurs, conjugué à l’augmentation de l’âge moyen des exploitants (passé de 48 à 50 ans) et à la diminution de la main-d’œuvre familiale (–45 % sur une décennie) contribue à fragiliser durablement le secteur agricole dans le Morbihan.
En somme, l’agriculture dans le Morbihan n’est pas seulement en perte de vitesse : elle se transforme profondément, sans pour autant garantir que toutes les exploitations survivantes pourront transmettre leur activité ou rester viables dans ce contexte.
L’ostréiculture en plein essor ?
A partir des années 1970-80, l’élevage en Morbihan est frappé par de graves épizooties (parasites comme Bonamia ostreae ou Marteilia refringens) qui déciment les huîtres plates. Le paysage de l’activité ostréicole se modifie alors profondément : l’huître creuse (Crassostrea gigas) est progressivement introduite et devient l’espèce dominante.
Malgré ça l’ostréiculture dans le Morbihan reste dynamique et même en renouveau. On observe un recentrage des exploitations, une modernisation des pratiques, et un regain d’intérêt pour la filière.
L’ostréiculture morbihannaise a connu un âge d’or centré sur l’huître plate, une crise profonde liée aux maladies et à la transformation de la production, puis un redémarrage sous une nouvelle forme. Elle illustre à la fois la fragilité des filières marines face aux aléas biologiques et la capacité d’adaptation des acteurs.
Agriculture et ostréiculture : la terre et la mer du Morbihan en quête de renouveau
Le Morbihan, terre de bocage et d’estuaire, fut longtemps un territoire de traditions rurales et maritimes florissantes. Pourtant, depuis les années 1950, son monde agricole et ostréicole a connu des bouleversements profonds, marqués par la modernisation, la concentration des exploitations et les crises économiques ou sanitaires. Ce double visage du département – entre champs et parcs à huîtres – illustre la transformation de toute une société rurale et maritime, mais aussi la nécessité d’une politique volontariste pour lui redonner souffle.
Dans les années 1950, plus d’un quart des habitants du Morbihan vivaient de l’agriculture. Aujourd’hui, ils sont moins de 2 %, et les exploitations familiales disparaissent au profit de structures plus grandes, souvent endettées et dépendantes des marchés mondiaux. Les jeunes peinent à s’installer, les revenus stagnent, et la PAC, malgré ses ambitions, reste trop complexe pour enrayer la désertification rurale. Cette lente érosion du monde paysan n’est pas seulement une crise économique : elle traduit la perte d’un mode de vie, d’une culture et d’un lien direct entre l’homme et la terre.
Sur le littoral, l’histoire est similaire. L’ostréiculture, fleuron du Golfe du Morbihan, a connu un âge d’or dans les années 1950 avec l’huître plate, avant d’être ravagée dans les années 1970 par des maladies parasitaires. L’introduction de l’huître creuse japonaise a permis de sauver la filière, mais au prix d’une transformation radicale des pratiques et d’une dépendance accrue aux aléas biologiques et climatiques. Aujourd’hui encore, les ostréiculteurs affrontent la concurrence internationale, les réglementations environnementales complexes et les effets du réchauffement marin.
Pourtant, ces secteurs ne sont pas condamnés. Dans le Morbihan, de nouvelles dynamiques émergent : retour à des pratiques durables, circuits courts, valorisation du local, innovations techniques et montée en puissance du tourisme vert et maritime. Des jeunes exploitants s’installent, souvent avec des projets mixtes associant agriculture, ostréiculture et accueil rural. Ce renouveau ne peut toutefois réussir sans un soutien politique clair.
L’action publique doit jouer un rôle moteur.
D’abord, en simplifiant les démarches et en garantissant des prix justes pour les producteurs. Ensuite, en protégeant les filières locales contre une concurrence déloyale, en soutenant la transmission des exploitations et en favorisant la consommation française. Enfin, en investissant dans la formation, la recherche et la modernisation des outils, afin que l’agriculture et l’ostréiculture du Morbihan restent des sources d’emploi, de richesse et d’identité.
L’avenir du territoire repose sur une vision politique qui reconnaisse que la souveraineté alimentaire et la vitalité des campagnes ne sont pas des reliques du passé, mais des enjeux d’avenir. La terre et la mer du Morbihan portent encore les traces d’un savoir-faire exceptionnel ; il ne tient qu’à nous – citoyens et décideurs – d’en faire les fondations d’un nouveau modèle rural et maritime, à la fois fier, durable et souverain.
Antoine CLAMAGIRAND, Délégué régional, candidat investi aux prochaines élections législatives du Morbihan (2026 ou 2027)

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